En route pour le Tyrol

Jour 2 :
Nous sommes réveillés aux aurores, l’insonorisation des lieux ne devait certainement pas être dans le cahier des charges des architectes de l’époque.

Nous descendons prendre un petit déjeuner.
C’est beaucoup plus calme que la veille au soir. Pain frais, croissants et café chaud, tout va bien. Que demander de plus.

Une maman originaire d’un pays d’Afrique descend avec ses deux petits, cartable au dos, engoncés dans leur parka, avec bonnets et écharpes.
Seul leur bout de nez dépassant.
Ils regardent la moto, toujours dans le couloir, et parlent avec leur mère.

Evidement, je ne comprends rien, mais j’ai traversé de nombreux villages en Afrique. J’ai une petite idée de ce qu’ils veulent.
Je me lève et propose à leur mère de les faire monter sur la moto.

Aussitôt dit, aussitôt fait, les voilà chacun à tour de rôle trônant fièrement sur la GS.
Ils enlèvent bonnets et écharpes, et c’est tout sourire que leur mère les photographie.
Leurs visages s’illuminent, la journée commence bien.

Mais l’appel de la route retenti

Nous finissons notre petit déjeuner, chargeons la moto et en selle. Italie, nous voilà !
Sur la route je m’égare dans mes pensées. J’aime l’imprévu que nous offre les voyages. Certes, il faut être prudent, mais surtout ouvert aux autres et à ce que la vie peut nous offrir.

Les kilomètres défilent.

Nous profitons aussi bien de la route de montagne que des paysages. Tout se passe pour le mieux jusqu’à Turin. Ensuite, il nous faut rejoindre Milan. Cette région hyper industrialisée de l’Italie est une horreur sans nom. Mais comme nous ne pouvons pas nous téléporter, nous prenons l’autoroute et ouvrons les gaz jusqu’à Milan où nous arrivons pour midi.

Durant notre voyage, nous nous sommes toujours débrouillé pour arriver au bon endroit à l’heure du déjeuner. Après avoir jardiné un peu au centre de Milan, avoir zigzagué entre les scooteurs et les trams, nous finissons par arriver devant la cathédrale (el Duomo).

Nous nous posons sur la place et déjeunons en terrasse face à l’imposant bâtiment. Cela ne faisait qu’une journée et demi que nous étions parti.

La richesse des moments passés a distordu le temps

Cette journée et demi passée ensemble avait le goût d’un mois et demi calendaire. Nous repartons sans plus attendre et quittons au plus vite la région de Milan, sans intérêt pour nous.
La route redevient intéressante quand nous longeons la rive du lac de Garde. Malheureusement, le temps est plus que couvert et la vue limité.
Nous arrivons en fin de journée à Trente. Nous cherchons un camping ouvert, mais nous sommes au milieu de l’hiver, et c’est sans grande surprise que nous ne trouvons rien. Raphaël est déçu, mais, la vie est ainsi faite.  

Vous aurez remarqué que Raphaël souhaitait à tout prix camper. Nous trimbalons d’ailleurs tout le matériel nécessaire.
Pourquoi cette envie en plein hiver ?
C’est juste que les photos et récits de mes bivouacs lors de mes précédents voyages l’on fait rêver. Il voulait le vivre aussi.

J’en conviens, sur un spot paradisiaque, souvent les soirées bivouac sont mémorables

Malheureusement, ce n’est ni la saison ni le lieu. Cela ne sera pas pour ce soir. Nous nous rabattons vers un hôtel du centre et nous nous consolons devant un plat de pâtes. 

L’hôtel est moderne et tout confort, mais sans charmes et triste à mourir en comparaison de celui d’hier. Mais ce sont les aléas du voyage.
Il sont émaillés de moments exceptionnels, mais comportent aussi leur lots de désagréments, de ratés et autres.

Le voyage est un condensé de vie

Nous commençons à avoir nos habitudes. Sur la table, nous sortons la carte et le téléphone (pour la météo) afin de préparer le trajet du lendemain. Nous avons une décision importante à prendre. Dans nos plans initiaux, nous avions deux options, la Croatie au Sud, et Budapest au Nord Est. Raphaël, comme à son habitude, prend le temps de réfléchir.
Il me dit qu’il aimerait rentrer le jeudi soir.

Par conséquent, s’il on veut rejoindre une de ces deux destinations, cela signifie ne faire que de l’autoroute. Idée qu’il abandonne immédiatement.
Il prend alors la carte et le GPS, calcule les distances et au bout d’un moment m’annonce qu’il aimerait aller à Innsbruck en Autriche et revenir en France par la Suisse. 

Je lui demande pourquoi Innsbruck?
Parce que d’après la carte cela lui semble bien et que la sonorité du mot lui plait. Le digne fils de son père ! Je ne dis rien, mais je connais bien Innsbruck pour y avoir été plusieurs fois, et je n’en ai que de bons souvenirs. Alors, en selle, enfin, demain, après un repos bien mérité.

Depuis tout petit, ce qui me faisait rêver le plus après les récits d’aventure et de voyages, c’était les cartes

Elle me fascinaient, titillaient mon imagination, généraient en moi des promesses d’aventures extraordinaires à l’instar des grands explorateurs des siècles passés. Les cartes n’étaient pas des objets voués à la navigation, mais des machines à fabriquer du rêve.

Mais après le rêve surgit la réalité, parfois douloureuse. Je me penche sur la météo, et là, rien de réjouissant en perspective. Ils prévoient de la pluie en fin de matinée et de la neige dès le milieu de l’après-midi sur Innsbruck et les Alpes suisses.

La neige sur la route, pour tout vous dire, je préfèrerai éviter. J’ai déjà testé à l’époque avec ma R100GS, c’est stressant et surtout, trop risqué avec lui en passager.
J’essaie de le convaincre d’aller plus au sud mais la déception se lit sur son visage. Je sens qu’il aimerait réellement y aller.

Nous remettons donc la décision au lendemain matin en espérant que la météo se sera significativement améliorée.

Bloqués en Suisse

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