
Le choix du matériel de camping est de prime abord plutôt simple.
Il faut une tente, un duvet, un matelas, éventuellement une popote et un réchaud … rien d’extraordinaire en soi.
Oui, mais en apparence seulement car rapidement vous allez réaliser qu’il existe une infinité de type de produit tellement différents qu’il va devenir très difficile de faire un choix judicieux.
Alors, comment faire?
Toujours pareil, en se posant les bonnes questions!
Pourquoi camper?
Ah oui, tient, pourquoi camper?
J’y vois plusieurs raisons.
La première est tout simplement parce que j’aime cela. C’est un mode d’hébergement différent en totale harmonie avec le voyage en moto de par son aspect vie au grand air.
Mais camper peut être aussi un choix économique. L’hébergement en Europe (particulièrement en Scandinavie si vous voulez aller au Cap Nord) ou en Amérique du nord est plutôt onéreux et camper devient alors la façon la moins chère de se loger.
Dans d’autres régions du monde, comme les Balkans, le moyen Orient, l’Asie centrale et l’Afrique où l’hébergement est très abordable, cela ne se justifie pas forcément.
Attention, camper tous les jours n’est pas un choix anodin, notamment en fonction de la météo. Si vous êtes trempé ou frigorifié, le soir venu vous préfèrerez certainement une chambre d’hôtel douillette et chauffée qui vous permettra de faire sécher vos affaires.
Aussi, même si vous décidez de camper majoritairement, il est plus prudent de prévoir dans son budget une enveloppe hébergement « en dur » pour cas exceptionnel!
Comme camper tous les jours signifie le cas échéant avoir des difficultés à faire sécher les affaires, cela va occasionner des contraintes et un coût supplémentaire sur l’équipement du pilote. A méditer
Mais je peux aussi préférer les hébergements « en dur » mais vouloir camper épisodiquement lorsque je trouverai un superbe spot pour bivouaquer.
Enfin, camper peut être une solution de secours d’urgence en cas de problèmes mécaniques ou autres lorsque vous voyagez dans des régions peu peuplées et aux routes difficiles d’accès.
Mais rien ne vous y oblige, un grand nombre de voyageurs vont d’hôtels en guesthouses et ne campent jamais. C’est un choix propre à chacun.
Comment choisir son matériel de camping?
Une fois identifié la raison pour laquelle vous voulez camper, le choix du matériel devient plus simple.
Si camper est votre mode d’hébergement principal, alors il vous faudra privilégier absolument le confort au détriment certainement du poids et de l’encombrement.
N’oubliez pas, voyager en moto durant plusieurs semaine est fatiguant, surtout si les conditions de roulages sont difficiles. Il est alors impératif de bien dormir chaque nuit. Ce n’est plus uniquement une question de confort mais aussi de sécurité.
Etre fatigué en moto c’est augmenter la prise de risque.
Si vous souhaitez uniquement bivouaquer de temps en temps, vous pouvez privilégier du matériel compact et léger, l’important étant alors de profiter au mieux de la nature et de l’endroit remarquable où vous serez.
Dans le cas d’un camping d’urgence, alors l’équipement le plus minimaliste est de rigueur, l’objectif étant uniquement de se protéger du froid, de la pluie et du vent.
Comment choisir sa tente?
Les caractéristiques à prendre en compte :
Nombre de places
Tente 2, 3 ou 4 saisons
Tente autoportante ou non
Hauteur « sous plafond »
Possibilité de stocker du matériel
Poids et encombrement
Solidité
Nombre de places
C’est le plus facile à gérer.
Dans le cas de camping régulier je préfère une tente deux places (ou trois pour ceux qui voyagent en couple) pour avoir un peu plus d’espace de vie. N’oubliez pas, si c’est votre hébergement principal, vous pourriez être amené à y passer une ou plusieurs journées en cas d’intempéries.
Dans mon cas, avoir une tente deux places c’est aussi avoir la possibilité d’héberger quelqu’un au gré des rencontres.
Dans les autes cas, une place est suffisant.
Tente 2, 3 ou 4 saisons
Cela dépend évidemment de la région où vous allez voyager.
Dans les régions où la pluie est régulière, j’aime bien les tentes où le double toit et la chambre sont solidaires. Sous la pluie, cela permet de tout monter en une seule fois sans que l’intérieur ne soit mouillé.
Dans les régions chaudes, au contraire, j’aime pouvoir monter la tente sans double toit. Cela optimise l’aération et permet de l’utiliser comme moustiquaire dans les pays où le paludisme est présent comme en Afrique.
Tente autoportante ou non
Avoir une tente autoportante est l’assurance de pouvoir la monter quel que soit le sol, sable, cailloux et même dalle en béton.
A vous de voir si c’est une priorité ou non pour vos voyages.
La mienne, une MSR Hubba tour 2 est « presque autoportante » . Il lui faut à minima une sardine pour tenir debout que je peux le cas échéant remplacer en fixant le hauban à la moto.
Hauteur « sous plafond »
Les tentes de randonnées classiques ont en général une hauteur de 90 cm – 1m. Cela permet de tenir assis sans plus. Mais attention, la hauteur n’est pas tout. Il faut prendre en compte la forme de la tente qui déterminera si cette hauteur est facilement utilisable ou non.

Avec l’âge, pouvoir se tenir debout sous sa tente peut devenir indispensable. Dans ce cas-là il faudra trouver le bon compromis entre habitabilité et encombrement/poids. Pour une utilisation en moto, les modèles comme les Vaude Chapel (à gauche) et Lone Rider moto tent (à droite) peuvent être une solution. Dans ce cas, pensez à la prise au vent.

Possibilité de stocker du matériel
Certains modèles comme les tentes tunnels possèdent une abside plus ou moins grande. Cela peut être très intéressant dans le cas d’une utilisation quotidienne.
N’oubliez pas, vous voyagez en moto, donc avec un équipement volumineux. Où allez-vous le ranger? Sous la tente avec vous, mais lorsqu’il sera mouillé après une journée à rouler sous la pluie?
Si vous décidez de camper tous les jours, il vous faudra cuisiner. Comment allez-vous faire par mauvais temps? Allumer un réchaud sous une tente en nylon est très dangereux. Le faire sous l’abside, beaucoup moins.
Si vous optez pour une tente sans abside, la solution en cas de mauvais temps est l’utilisation d’un tarp annexe, mais cela rajoute évidement du poids.
Une autre alternative est l’abside optionnelle qui peut se fixer sur certaines tentes MSR uniquement lorsque l’on en a besoin (à droite).

Tentes minimalistes
Il existe bien sûr d’autres possibilités qui pourront convenir dans le cas de bivouacs occasionnels ou de situations d’urgences.

Poids, encombrement, solidité et budget
Cela va dépendre essentiellement des différentes marques.
Il n’y a pas de miracle, encombrement et poids minimum bien souvent nécessitent des matériaux hightech et donc chers.
Trouver la ou les tentes adaptées à notre façon de voyager et de camper est loin d’être évident notamment en regard du prix du matériel.
J’ai commencé par acheter des tentes d’occasions et pas chère pour tester et trouver le type de matériel que je voulais. Une fois que j’ai su ce que je voulais, j’ai investi dans une tente de marque plus qualitative.
A vous de voir.
Comment choisir son duvet et son matelas?
Heureusement c’est beaucoup plus facile que de choisir une tente!
Les paramètres essentiels à prendre en compte sont la température de confort, sa compressibilité, la matière de garnissage et évidement son encombrement/poids et le tarif.
Lorsque l’on parle de duvet, bien souvent la première idée que l’on a est le sac sarcophage car ce sont les plus utilisés en randonnée. Ils offrent un meilleur rapport encombrement/confort thermique.
Mais il existe d’autres modèles comme les duvets couvertures. Ils sont rectangulaires et donc plus confortables car offrent un peu plus d’espace et plus de polyvalence du fait de pouvoir s’ouvrir complètement et servir de couverture ou de couette.
Pour avoir eu les deux, ma préférence va aujourd’hui aux duvets couvertures même si leur rapport encombrement/confort thermique est légèrement moindre. Je ne vais pas non plus camper en Antarctique!
J’utilise aussi un drap de sac en polaire (le fameux sac à viande). L’essayer c’est l’adopter!
C’est le complément idéal d’un duvet couverture. Il y a un grand nombre de combinaisons.
Drap de sac uniquement par forte chaleur.
Drap de sac et duvet en mode couverture.
Drap de sac et duvet fermé pour les faibles températures.
De plus, le drap de sac est bien plus facile à laver et à faire sécher que le duvet ce qui est loin d’être négligeable!
Pour ma part, j’ai porté mes choix sur un duvet Valandre Grasshopper et un drap de sac SeaToSumit Thermolite REACTOR Compact plus. Et pour le moment, ils font parfaitement ce pourquoi je les ai acheté!
Concernant le matelas, je n’ai pas d’avis motivé. J’ai longtemps utilisé les matelas en mousse et le jour où j’ai testé un matelas auto gonflant, ce fut la révélation! Petit, léger et surtout super confortable. Non seulement on ne sent plus les cailloux mais en plus on ne roule pas comme sur les gros matelas gonflables.
C’est un élément essentiel du confort en camping. A ne surtout pas négliger.
Comment j’ai choisi le mien?
J’ai été au vieux campeur et le vendeur m’en a fait essayer pas mal avant que je trouve celui qui m’allait bien en terme de dimension, confort et encombrement. Ce n’est pas forcément le plus performant mais il me suffit amplement. C’est un Thermarest PROLITE PLUS reg
Comment choisir sa popote et son réchaud?
La première question à se poser est :
Ai-je vraiment besoin de cuisiner?
Cela ne vous semble pas forcément évident, mais cuisiner en voyage n’est pas une obligation, loin de là!
Partout dans le monde il est facile d’acheter à manger. Durant mes différents voyages en Afrique et au Moyen Orient je n’ai jamais cuisiné et d’ailleurs je n’avais pas de popote.
J’ai toujours trouvé à manger partout pour des sommes dérisoires. Cela permet aussi parfois de découvrir des curiosités culinaires, comme le sandwich omelette qui agrémentait mes petits déjeuners en Afrique de l’Ouest.
Cela n’empêche pas de camper ou de bivouaquer. Il suffit pour cela de prévoir et d’acheter de quoi piqueniquer ou, si c’est possible, d’allumer un feu et de faire des grillades.
Ah, oui, vous vous demandez peut-être comment il est possible de faire des grillades sans rien?
Très simplement, en utilisant les sardines de la tente comme piques à brochettes et une pince de la trousse à outils pour ne pas se bruler.

Par contre en Europe de l’Ouest et surtout en Scandinavie j’embarque toujours une popote pour cuisiner. Non par plaisir, mais par simple raison économique car le coût de la vie est tellement important que manger tout le temps au restaurant ou ailleurs est financièrement infaisable pour moi.
Si vous décidez de cuisiner, il vous faut ensuite déterminer quel type de cuisine vous aller faire, car c’est cela qui va contraindre le type de popote et de réchaud que vous allez devoir emporter.
Et si vous voulez vous lancer dans la grande cuisine, vous remarquerez vite que le volume et le poids de tous les ustensiles risque vite de devenir problématique!
Alors, quels sont les choix possible?
Les repas lyophilisés.
Le plus simple à utiliser, équilibrés, possibilité de choisir l’apport calorique en fonction de l’activité, relativement peu cher (il est facile d’en trouver pour environ 5€) et bon rapport poids/encombrement (150g en moyenne). De plus, ils ne nécessitent que de l’eau chaude à condition de manger dans le sachet.
Bien sûr, le goût est … industriel, mais l’essentiel est ailleurs.
Il est même possible de ne pas prendre de réchaud car on trouvera facilement un endroit ou faire chauffer de l’eau. Dans le cas contraire, un réchaud basique sans popote suffit.
Est-ce la solution idéale?
Sur le papier, oui … mais à condition de ne pas partir longtemps car il est difficile de s’en procurer en dehors des grandes villes d’Europe.
C’est donc simplement inconcevable pour un voyage au long cours, même si j’en ai toujours deux ou trois dans mes sacoches en réserve.
Cuisiner au plus simple.
C’est ce que je fais le plus couramment.
Le principe est simple. Se simplifier la vie au maximum et faire avec les moyens du bord, c’est à dire ce que l’on trouve sur place.
La base est toujours la même, des pâtes ou du riz en fonction de la région où je suis. Quel que soit le coin le plus reculé où je suis allé, j’ai toujours trouvé au moins du riz. Cela permet de faire un repas chaud que j’agrémente ensuite avec ce que je déniche dans les supermarchés ou autres boutiques d’alimentation locales.
C’est souvent de la charcuterie, des chips, de la sauce … ou des aliments de nature indéterminée achetés au feeling puisque je ne comprends pas toujours ce qu’il y a marqué sur la boîte!
L’intérêt est de faire les courses dès que je peux pour transporter le moins de chose possible. L’autre point fort de cette méthode est de n’avoir besoin que d’un réchaud et d’une popote basiques puisqu’il n’y a que de l’eau à faire chauffer. Pas d’huile ou autre à transporter. Juste un peu de sel et des condiments acheté sur place en fonction des besoins.


Vous l’aurez compris, en voyage je ne me préoccupe pas trop de mon régime alimentaire. L’objectif étant principalement d’avoir assez d’énergie pour préserver ma santé.
En général je me fait un vrai repas le matin au petit déjeuner avant de partir et le soir en arrivant. Durant la journée, je ne fais que grignoter ce que j’ai trouvé, fruits sec, biscuits, barres énergétiques etc.
Parfois les menus sont des plus originaux comme ce jour-là dans un refuge où Rachel nous a concocté un mélange de riz, de pruneaux, de thon et de compote à boire à la pomme, le tout agrémenté de noix séchées. Tout cela pour un petit déjeuner en terrasse s’il vous plait!


Mais que vous ayez décidé de cuisiner ou d’aller au restaurant, il faut savoir qu’en dehors de l’Occident l’hospitalité envers les voyageurs est sacrée et qu’il est relativement courant d’être invité à manger. Ce sont toujours de grands moments de convivialité et de découverte des autres et de leur culture.

Lors de mes derniers voyages, j’ai utilisé deux types de réchauds. Un Jetboil qui ne fonctionne qu’au gaz et ne nécessite pas de popote, et un réchaud Polaris Optifuel qui fonctionne au gaz ou à l’essence avec le même gicleur. Je le place dans la casserole pour optimiser l’encombrement.
Pour les réchauds à gaz, éviter ceux avec des cartouches campings gaz plus difficiles à trouver et incompatibles avec les autres réchauds. Les cartouches de gaz à viser sont standards quelques soient les marques.
Pour les réchauds à essence, ne jamais mettre la bouteille d’essence dans une valise un sac ou vos bagages. L’essence est très volatile est très dangereuse. Il faut toujours la mettre à l’extérieur des bagages et si vous la fixez sur un côté, toujours à l’opposé du pot d’échappement.
Voilà, maintenant vous êtes prêt à partir, enfin, presque.
Avant de partir, n’oubliez pas de tester votre matériel!
Cela peut paraitre une évidence, mais le montage d’une tente sous la pluie et par grand vent peut être délicat, alors autant s’entrainer avant pour être opérationnel le jour J.
De même, le maniement d’un réchaud surtout à essence n’est pas si évident à cause de la phase de préchauffage. L’utiliser pour la première fois sous une abside ou pire sous une tente peut être très dangereux.


Quel outillage et pièces de rechange prendre?
Bonsoir. Merci de votre partage qui m’oriente afin de me préparer à voyager sur le TET.
A 58 ans je découvre une autre activité à faire en moto.
Je me suis acheté un vielle gs dakar , suivit une journée de stage enduro pour la conduite plus technique. Je compte m’y mettre dès que la meteoprintaniere s’installera.
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Il n’y a pas d’âge pour partir et découvrir de nouvelles sensations. Une vielle GS Dakar, humm, j’en ai eu une, un vrai bonheur.
Bon courage et profitez bien de cette liberté.
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