Pourquoi emporter une trousse à outil?

La question peut paraitre saugrenue, mais pas tant que cela. D’ailleurs, je n’en prends pas tout le temps.

Quand je roule sur les routes européennes, en cas de problème, j’appelle mon assistance qui déposera la moto dans un garage qui résoudra le problème. Donc, juste besoin d’un téléphone et éventuellement d’une carte bleue.

C’est mon choix et je conçois que cela ne soit pas le vôtre.

Je n’emporte une trousse à outils que lorsque je pars en voyage et surtout quand je sais que je vais de faire de la piste car c’est très éprouvant pour la mécanique.

Comment préparer sa trousse à outils?

Toujours pareil, en se fixant des objectifs en fonction de ses besoins.
Dans mon cas je voulais simplement être capable de :
* Faire l’entretien courant de ma moto,
* Faire les réglages chaine, leviers, garde embrayage, etc …
* Revisser ce qui se fait la belle pour éviter que ma moto se disloque sur la piste et la tôle ondulée
* Réparer les petits dégâts qu’une chute en TT peut engendrer
* Faire du petit bricolage de fortune provisoirement jusqu’à trouver un pro qui saura gérer mieux que moi, enfin, quand j’y arrive!!

Cela vous parait simpliste?
Mon objectif est de voyager et non de devenir un mécano aguerri. En aucun cas je ne prétends être capable de tout faire moi-même. Et si je suis en panne quelque part, et bien je cherche un plan B.

Souvent il suffit de trouver un pick up pour y charger la moto et aller chez un mécano sur place qui règlera le problème. Rien d’insurmontable. C’est aussi les aléas du voyage. En procédant de la sorte j’ai toujours réussi à ramener mes motos à la maison.

Ne pas être très doué en mécanique ne doit pas vous empêcher de partir. C’est mon cas et cela ne m’a jamais empêché de voyager loin de chez moi, que ce soit en Europe, Afrique ou au Moyen Orient.
Du coup, il n’est nul besoin d’embarquer un atelier, le strict nécessaire suffit.

L’idéal est de partir de la trousse à outils fourni avec la moto. Souvent elles sont bien pensées. Pour ma 800 GS acheté d’occasion, il n’y en avait pas et j’ai dû partir de zéro.

Comment ai-je sélectionné mes outils?
Je me suis fixé comme règle de ne prendre que des outils dont je savais me servir, à une exception près, les torx. Pourquoi?
Parce qu’à à l’autre bout du monde il y aura toujours un mécano avec l’outillage de base, mais rarement voire jamais avec des Torx. Cela n’est pas très encombrant et peut donc être utile pour ma moto et les BMW en général.

Ensuite, je pars du principe qu’à chaque fois que je le peux, je préfère que ce soit un mécano qui fasse le travail à ma place. C’est moins fatiguant et il sera forcément plus compétant que moi. Surtout pour réparer une crevaison, j’ai horreur de cela même si je suis capable e le faire!

Néanmoins, si vous faite réparer votre moto en pleine brousse, il faut accepter que ce soit fait « façon façon » comme on dit en Afrique et non dans les règles de l’art. On oublie les couples de serrage, une clé plate de 18 se transforme en 17 ou 16 d’un coup de marteau etc …

Pour déterminer ce dont j’étais capable de faire, je me suis mis à démonter et régler les différents éléments de ma moto. A chaque fois que j’utilisais un outil je le mettais de côté. A la fin j’avais ma trousse à outil.

J’ai donc sélectionné ces outils pour ma BMW 800 GS
Douille male Torx T20 – Accès câble des gaz
Douille male Torx T25 – Divers carénages, accès à la batterie et au filtre à air, démontage comodos
Douille male Torx T30 – Pédale de frein, guide chaine, bocal de frein, clignos, disques de frein, garde boue avant….
Douille male Torx T40 – Pédale de frein, échappement, poignées passager
Clé à cliquet
Rallonges
Rotule
Réductions cliquet

Clé male Torx T45 – Serrage fourche
Clé male Torx T50 – Cadre
Clé male Torx 10 – cocotte cligno, démarreur

Douille femelle 6 pans 5mm – Fixation Sélecteur
Douille femelle Torx EI0 – Fixation guidon
Douille femelle Torx E12 – Fixation freins avants

Clé plate 8mm – démontage leviers embrayage et frein, réglage pédale frein arrière
Clé plate 10mm – réglage pédale frein arrière
Clé plate 11 – durite freins
Clé plate 12mm- 13mm – valve chambre à air (12) Tension de chaine (13), démontage couronne (13), réglage garde câble d’embrayage (13)

Douille 17mm – Axe de roue avant, démontage pignon de sortie de boite, vidange
Douille 24mm – Axe de roue arrière
Douille 13 mm – sabot moteur

Clé bougie
Pinces – à bec
1 démonte obus
Règle
Manche tournevis
Douille tournevis plat fin
Douille tournevis plat gros
Douille tournevis cruciforme
Clé à molette
Une pointe – chasse goupille, permet de percer une sangle etc

Une fois sélectionné les bons outils, j’ai réfléchi à comment les optimiser pour que tout puisse rentrer dans ma trousse à outils.
Par exemple, remplacer une clé plate de 24 par une douille et un réducteur

Bien souvent à ce stade-là, on est satisfait et on pense avoir fini, mais non, le plus important reste le matos pour le petit bricolage. Je range tout ça dans une petite trousse à matos (une trousse de toilette de chez Décathlon)

On y trouve pèle mêle :
Le plus important, des rislan … cela sert à presque tout!!!
Un peu de visserie de diverse taille
Scotch toilé, très utile aussi
Scotch « étanche » pour réparer une durite par exemple
Collier de serrage métallique pour mettre par exemple sur une durite percée sous pression ou pour fixer ce qui se fait la belle
Des fusibles de rechange pour le chargeur de téléphone au guidon et la prise USB (La 800 GS n’a pas de fusibles)
Frein filet bleu
Toile de réparation de tente, matelas gonflable, sacoches souples et qui peut éventuellement faire office de rustine
Résine et pate bicomposante
Fil de fer, pour remplacer une goupille etc.
Un peu de fil électrique pour faire un shunt
Des boucles de secours pour mes différentes sacoches souples.

A cela je rajoute des démontes pneus et une cale en bois à la bonne dimension pour démonter et remonter mon pneu arrière sans trop me fatiguer.
Elle sert aussi à caler la moto sur la roue arrière si je dois démonter l’avant.
J’ai aussi une corde d’élasticité zéro pour tracter le cas échéant.
Ah, si, aussi une durite pour siphonner le cas échéant et un petit compresseur, je n’ai plus l’âge de pomper en plein soleil!!

Pour ce qui est de cale en bois, pour être plus explicite, elle a été dimensionnée en épaisseur et longueur pour cela :

Cela soulage et minimise vraiment les efforts pour changer l’arrière et permet de changer l’avant même en plein désert quand il n’y a pas de cailloux pour étayer sous le sabot.
C’est surtout pour l’arrière que c’est super utile quand il faut remonter la roue. Il faut la soulever, faire rentrer le disque dans l’étier et mettre l’axe en visant bien!! Et tout cela tout seul évidemment!! N’étant pas très doué, j’ai trouvé ce système.

Quelles pièces de rechange prendre?

Si j’étais mécano émérite, il me faudrait un atelier et un stock de pièce de rechanges énorme pour pallier à toutes les situations. Inenvisageable à moto. Il faudra donc choisir, une fois de plus, et faire le bon compromis.

Par expérience, quand une pièce casse sur le bord de la route, c’est jamais celle que l’on a en réserve!

Il y a quand même une exception. L’embrayage.
Il peut bien être neuf et partir en fumé en peu de temps dans du sable très mou, un bourbier, un pierrier ou autre joyeuserie que l’on peut rencontrer sur la piste. Aussi c’est l’exception qui confirme la règle.

Emporter un kit d’embrayage, cela ne prend pas beaucoup de place et peut vous sauver la mise sur la piste.
Il est quand même préférable de s’entrainer à le changer dans son garage avant de partir, ce n’est pas vraiment compliqué. Il suffit juste de coucher la moto sur le flan pour ne pas perdre d’huile.

Pour le reste je ne prends rien, ni câbles ni leviers. Avant de partir pour un gros voyage je change tous les consommables, kit chaines, plaquettes et pneus, je fais une grosse révision et vidange tous les fluides. Jamais eu de problème à ce niveau-là.